Œuf D’Aucy prépare la sortie des cages
Le groupe coopératif promet d’accompagner ses éleveurs vers des systèmes alternatifs d’ici à 2025, mais pas avant que leur endettement lié aux dernières mises aux normes des cages ne soit absorbé.
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Dans un communiqué daté du 30 novembre 2017, le groupe d’Aucy, via sa marque Cocotine, annonce un programme d’accompagnement de ses agriculteurs souhaitant arrêter de produire leurs œufs en système hors sol. « Selon les derniers chiffres publiés par le Comité national de la profession de l’œuf (CNPO), la part des œufs alternatifs est passée de 3 % en 1996 à 46 % en 2016, justifie d’Aucy. […] Nous considérons que le mouvement va s’accélérer et qu’il est irréversible. »
Aussi le groupe propose-t-il à ses adhérents de les accompagner vers des systèmes alternatifs d’ici à 2025. « Ne pas anticiper ce changement annoncé conduirait inévitablement la filière des œufs du groupe et ses producteurs dans une impasse », précise Vincent Lecouffe, directeur de la branche de l’œuf du groupe d’Aucy. D’ici aux six prochaines années, un œuf sur deux consommés par les Français sera vraisemblablement issu d’un élevage alternatif.
Prendre le temps de rembourser les cages
Néanmoins, le groupe admet que les conséquences de cet engagement ne sont pas anodines pour la filière et les 29 agriculteurs concernés. « En effet, ces derniers se sont lourdement endettés pour acheter de nouveaux matériels lors du passage aux nouvelles normes réglementaires pour les cages en 2012, rappelle d’Aucy. Cette conversion n’est possible que si on laisse le temps nécessaire, jusqu’en 2025, aux éleveurs pour rembourser leurs investissements précédents. »
David Joubier, éleveur et président du groupement des producteurs d’œufs du groupe d’Aucy, témoigne : « Avec mes collègues éleveurs de poules, nous nous sommes endettés en moyenne de 2,5 millions d’euros pour mettre nos exploitations aux normes en 2012. Nous prévoyons de rembourser ces emprunts d’ici à 2025, mais il serait impossible pour nous de le faire avant, sauf à mettre la clé sous la porte. La démarche du groupe d’Aucy nous laisse du temps et c’est important parce que derrière tout effet d’annonce, il y a des familles qui doivent vivre de leur métier tout en le faisant évoluer. »
D’Aucy entend travailler avec l’ensemble de la filière, clients et acteurs bancaires. Au cours de la transition, il promet une contractualisation sur la base d’un « prix juste qui permette le remboursement des montants dus et le réinvestissement dans des modes élevage correspondants aux attentes des consommateurs », souligne Vincent Lecouffe.
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